Objectifs :

• Identifier les pensées limitantes qui constituent un obstacle contre la guérison des patients atteints de maladies chroniques.
• Mettre l’accent sur le rôle de la médecine participative dans le traitement des maladies chroniques

1- Les maladies chroniques dans les sociétés modernes, une situation inquiétante :

 Les maladies chroniques sont responsables de 86% des décès selon l’OMS et affectent lourdement le budget des dépenses publiques. Les chiffres de maladies non transmissibles (diabète, syndrome métabolique, cancer, Alzheimer) sont en train d’augmenter d’une façon extraordinaire. 15 à 30 % des citoyens selon les pays sont diabétiques [1]. Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de décès et les études en population montrent que la prévalence des facteurs de risque de ces maladies est en progression. 
Sur le plan de la mortalité, les données épidémiologiques révèlent que 83 % de l’ensemble des décès est imputé :  49 % causé par les maladies cardiovasculaires, 12 % par les cancers, 5% par les maladies respiratoires chroniques, 5% pour le diabète et 11% pour les autres [2].

2- L’impact des maladies chroniques sur la vie quotidienne et sociale :

L’impact des maladies chroniques sur la vie quotidienne dépasse largement les domaines de la santé et du soin. Vivre en bonne santé physique et mentale permet d’améliorer la qualité de vie d’une personne qui devient plus autonome, c’est aussi pouvoir accéder à un emploi ou s’y maintenir, participer à une vie sociale et avoir des relations familiales stables, et vivre le quotidien avec plus de facilité et d’aisance.
Les contraintes socio-économiques : Un chômage élevé, l’inflation des prix des denrées alimentaires, la corruption, un manque de liberté politique et de mauvaises conditions de vie, le stress lié à l’argent ont participé à la difficulté des patients atteint de maladies chroniques de retrouver leur santé physique et mentale et leur équilibre social.

3- Quelles solutions et comment changer la mentalité et la conscience collective :

Il faut que les gens prennent les mesures nécessaires pour optimiser leur santé et seul un désir et une détermination pour le changement compte.

Si vous êtes atteint d’une maladie chronique, essayez tout d’abord de supprimer les fausses croyances et de les remplacer par des idées positives et optimiste, par exemple :

• Ma maladie chronique est génétique et je ne peux rien faire pour la changer.
• Ma maladie est incurable et elle va se développer avec le vieillissement du corps.
• Mes symptômes sont psychosomatiques et ils ne sont pas réels.
• Mon régime alimentaire n’a aucun rôle dans le développement de ma maladie.
• La seule approche de traitement de ma maladie est médicamenteuse ou chirurgicale.
• Pour traiter ma maladie, il faut traiter les symptômes.
• L’hygiène de vie n’a rien à voir avec ma maladie chronique.
• Ma vie sociale est non importante.
• Je ne suis pas assez doué pour réussir dans le changement de mon hygiène de vie.
• Je suis très âgée et je n’ai pas assez d’énergie pour faire de l’exercice physique.

Dans nos sociétés, ces croyances commencent à se propager pour constituer une conscience collective, c’est-à-dire des pensées qui génèrent une réalité ! Il est donc nécessaire d’identifier nos croyances et de les travailler, car elles sont à l’origine de nos pensées qui sont elles-mêmes à l’origine de nos émotions et de nos actions.

Au lieu de ces pensées limitantes, posez ces questions :

• Quelles sont les causes profondes de ma maladie et comment je dois modifier mon comportement pour les adresser un à un ?
• Quelles sont les mesures nutritionnelles que je peux suivre pour optimiser ma santé ?
• Quel est le régime qui va fournir tous les éléments nutritifs (vitamines et sels minéraux) que mon corps a besoin ?
• Quel est l’exercice physique le plus adapté à mon âge, et ma charge de travail ?
• Comment je peux adopter les plantes médicinales pour guérir mon corps d’une manière intégrative ?

4- Le rôle de la médecine participative et l’éducation du patient :

Selon une méta-analyse publiée dans le prestigieux journal Plos one et qui porte sur 25 études cliniques randomisées qui examinent l’effet de programmes personnels de modification dans l’hygiène de vie, la diète alimentaire et l’exercice physique sur l’évolution des maladies chroniques. Les chercheurs ont conclu que ce type de programme (self management) est un moyen efficace pour combattre l’évolution de ces maladies [3].
Certains patients non éduqués trouvent des difficultés pour appliquer ce type de changement. Là, où vient le rôle de la médecine participative. Ou le médecin joue un rôle d’éducateur du patient pour qu’il comprenne sa maladie et il devient conscient de ces actions. Cette approche appelée aussi Teach back method qui a prouvé son efficacité dans le traitement des maladies chroniques selon un Review récent [4].

Références :

[1] Amira Maoui, Kahena Bouzid, Asma Ben Abdelaziz, Ahmed Ben Abdelaziz Epidémiologie du Diabète de Type 2 au Grand Maghreb. Exemple de la Tunisie. Revue systématique de la littérature. La tunisie Medicale – 2019 ; Vol 97 ( n°02 ) : 286-295.
[2] Ministère de la santé (2018) Stratégie Nationale Multisectorielle de Prévention Et Contrôle des Maladies Non Transmissibles (MNT) 2018-2025.
[3] Kim S, Park M, Song R. Effects of self-management programs on behavioral modification among individuals with chronic disease: A systematic review and meta-analysis of randomized trials. PLoS One. 2021 Jul 23;16(7):e0254995. doi: 10.1371/journal.pone.0254995. PMID: 34297741; PMCID: PMC8301623.
[4] Ha Dinh TT, Bonner A, Clark R, Ramsbotham J, Hines S. The effectiveness of the teach-back method on adherence and self-management in health education for people with chronic disease: a systematic review. JBI Database System Rev Implement Rep. 2016 Jan;14(1):210-47. doi: 10.11124/jbisrir-2016-2296. PMID: 26878928.

Auteurs  

• DR. Ben Rejeb Charfeddine

         MD, Nutritionist, Naturopathe, Fondateur Ecole Panafricaine de Naturopathie Holistique Integrative (EPN)